SSE #97: Évaluer le bilan hydrique des athlètes

Samuel N. Cheuvront, Ph.D., Michael N. Sawka, Ph.D. FACSM

Sports Science Exchange 97

VOLUME 18 (2005) Numéro 2

Évaluer le bilan hydrique des athlètes

Samuel N. Cheuvront, Ph. D.
Michael N. Sawka, Ph. D., FACSM
Thermal and Mountain Medicine Division
U.S. Army Research Institute of Environmental Medicine
Natick, MA

POINTS PRINCIPAUX

  • Chez les scientifiques, il n'y a pas consensus pour ce qui est de 1) la meilleure façon d’évaluer le bilan hydrique des athlètes, 2) les critères acceptables pour mesurer les résultats obtenus et 3) le meilleur moment pour appliquer des méthodes d’évaluation pratiques. Toutefois, certaines méthodes peuvent offrir aux athlètes des indications utiles sur leur bilan hydrique.
  • Les méthodes d’évaluation du bilan hydrique comprennent, entre autres : 1) les données relatives au contenu hydrique total obtenues par dilution des isotopes ou par analyse de l’impédance bioélectrique, 2) les indicateurs plasmatiques, comme l’osmolalité, le sodium, les variations des taux d’hématocrite et d’hémoglobine ou les concentrations d’hormones qui favorisent la régulation des liquides organiques, 3) les indicateurs de l’urine, comme son osmolalité, sa densité relative ou sa couleur, 4) les changements de masse corporelle et 5) d’autres variables, comme le débit salivaire ou des signes physiques et des symptômes cliniques de déshydratation.
  • Dans la plupart des contextes sportifs, mesurer la masse corporelle et, d'une façon ou d'une autre, la concentration d’urine dans la première miction du matin suffit pour déceler les écarts dans l’hydratation normale (euhydratation) d'un jour à l'autre. Ces méthodes sont simples, économiques et établissent avec précision les différences entre euhydratation et déshydratation, si bien qu'elles peuvent être utilisées comme seules sources de données.
  • Pour mesurer avec précision les changements importants dans l'hydratation, l’osmolalité plasmatique, la dilution isotopique et les changements de masse corporelle permettent, selon les contextes, d’obtenir des gradations plus fines souvent nécessaires dans le cadre d'une recherche.
  • Les indicateurs plasmatiques (autres que l’osmolalité), comme l’analyse de l’impédance bioélectrique, le débit salivaire et l’observation de signes physiques ou de symptômes de déshydratation sont souvent faussés ou trop imprécis pour évaluer le bilan hydrique des athlètes de façon fiable.
 

INTRODUCTION

L’équilibre hydrique de l’organisme est établi à partir de la différence nette entre l’apport et la perte de liquides. Normalement, le renouvellement de l’eau corporelle chez un adulte sédentaire se situe entre 1 et 3 litres/jour, une variabilité qui s’explique surtout par de légères pertes d'eau ou par l'évaporation de l’humidité de la peau (Sawka et coll., 2005). Les grandes variations d’apport en liquides sont gérées par les reins, qui produisent plus ou moins d’urine en fonction des changements dans la quantité de fluides corporels. La perte d’eau dans l’air expulsé des poumons est souvent négligée dans le calcul du bilan hydrique parce que cette perte est généralement compensée par la production d’eau lors du métabolisme aérobie (Sawka et coll., 2005). Au cours d’une journée, l’être humain assure remarquablement bien son équilibre hydrique quotidien en ayant soif et faim, et en mangeant et buvant autant qu'il le veut. Cet équilibre s’exerce par les réactions physiologiques qu’entraînent les variations dans le volume d’eau corporelle et dans la concentration de substances dissoutes dans les liquides organiques, de même que par des facteurs sociaux ou comportementaux non régulateurs, comme consommer des liquides lors de rencontres ou des activités sociales (Sawka et coll., 2005).

Même si les perturbations mineures de l’équilibre hydrique quotidien reviennent facilement à la normale, l'imposition d'un exercice et un stress environnemental exercé sur les activités de tous les jours peuvent gravement menacer l’homéostasie de l’équilibre hydrique, la performance athlétique et la santé (Panel ANREF 2005). L’atténuation de ces conséquences constitue le principe sous-jacent et unificateur servant à élaborer les lignes directrices relatives à la consommation de liquides avant, pendant et après l’exercice (Casa et coll., 2000; Convertino et coll., 1996), mais l’évaluation du bilan hydrique reste l’élément clé pour rétablir complètement l’hydratation des athlètes qui s’entraînent souvent et avec intensité par temps chaud.

Le choix d’une méthode d’évaluation du bilan hydrique reste un aspect controversé dans la science du bilan hydrique (Oppliger et Bartok, 2002). Les méthodes d’évaluation du bilan hydrique varient énormément en raison de leurs limites en matière d'application, comme les conditions dans lesquelles doivent s’effectuer les mesures (fiabilité), la facilité d’utilisation et les coûts associés (simplicité), la sensibilité permettant de détecter de faibles variations qui sont tout de même significatives pour établir le niveau d’hydratation (précision) et le type de déshydratation prévu (Oppliger et Bartok, 2002; Sawka et coll., 2005).

Le plus souvent, dans le cas d'un exercice physique exténuant, le principal moyen pour dissiper la chaleur passe par la formation de sueur et son évaporation. Quand les pertes de sueur provoquent un déficit hydrique, les substances dissoutes, comme le sodium et le potassium, se concentrent plus que la normale dans un volume réduit de liquides organiques; ce phénomène s’appelle l’hypovolémie hypertonique, courante chez les athlètes déshydratés (Sawka et Coyle, 1999). Les méthodes d’évaluation du bilan hydrique sur le plan clinique s’appuient essentiellement sur les écarts dans l’équilibre chimique des liquides organiques pour déceler les variations du taux d’hydratation.

BILAN DE LA RECHERCHE

Objectifs et définitions

Le présent article a pour but : 1) d'analyser les diverses méthodes actuellement utilisées pour évaluer le bilan hydrique, 2) de définir les critères acceptables pour déterminer les méthodes les plus précises et les plus fiables et 3) d’offrir des conseils aux athlètes et aux entraîneurs sur la façon d’appliquer ces méthodes. Comme la terminologie relative à la recherche sur l'hydratation est assez élastique, nous établissons ci-dessous le sens de deux termes, pour plus de clarté. L’« euhydratation » désigne un processus dynamique plutôt que statique (Greenleaf, 1992). Plus précisément, elle se définit comme étant l’état normal de contenu hydrique total, qui peut subir faibles variations. Si les termes déshydratation et hypohydratation ont chacun leur propre définition, ils sont souvent utilisés comme synonymes, car les différences entre les deux concepts sont subtiles. Dans le cadre de la présente analyse, le terme plus courant de « déshydratation » sera utilisé pour désigner le déficit en eau de l’organisme.

Méthodes d’évaluation

Indicateurs complexes

L'estimation des besoins en liquides de la population en général se fonde sur des données qualitatives et quantitatives (Sawka et coll., 2005). Les méthodes d'évaluation de l'apport en liquides fournissent des données qualitatives, tandis que les études sur l'équilibre hydrique et les mesures biochimiques viennent valider de façon quantitative les résultats obtenus en matière de consommation. La combinaison des données sur le contenu hydrique total et l’osmolalité plasmatique constitue l'« étalon de référence » pour évaluer le bilan hydrique.

Contenu hydrique total. Le processus d'évaluation du bilan hydrique, qui consiste à saisir des données (intrants) permettant d'obtenir des résultats (extrants), s'est modernisé en y ajoutant un nouveau paramètre, celui du contenu hydrique total. Dans ce cas, il s’agit de mesurer la dilution d’un isotope à l’état de traces, le plus souvent de l’oxyde de deutérium (eau deutérée), 2H2O). Les précisions, les hypothèses et limites associées à la dilution isotopique ont fait l'objet d'un autre article, mais signalons que le degré d'exactitude obtenu avec cette méthode correspond très bien aux valeurs obtenues par dessiccation; autrement dit, en chauffant lentement des tissus cadavériques jusqu’à ce que l’eau soit entièrement évaporée (Ritz, 1998). En résumé, un isotope de volume et de teneur connus est incorporé à l’organisme, puis la concentration de l’isotope qui en résulte est mesurée à partir d'un échantillon de liquide corporel (sang, salive, etc.) après que le marqueur se soit réparti également dans tous les liquides organiques. Le volume du contenu hydrique total est ensuite calculé, en tenant compte qu’une faible teneur en isotope dans l’échantillon indique que le volume de fluides corporels doit être relativement élevé, et vice versa. Tout comme dans le cas d’autres méthodes quantitatives, la dilution isotopique ne permet pas d'obtenir une valeur de référence adéquate en raison de la grande variabilité de la composition corporelle et la variabilité équivalente dans contenu hydrique total normal (Panel ANREF 2005). Toutefois, de taux d'erreur dans le contenu hydrique total obtenu par dilution isotopique peut être aussi faible que 1 % (Ritz, 1998), ce qui permet de mesurer de faibles variations dans le volume de fluides corporels.

Osmolalité plasmatique. L’osmolalité plasmatique est dite stable quand l’euhydratation atteint une valeur d’environ 285 mOsm/kg (Panel ANREF 2005). Si les pertes de sueur pendant un exercice ne sont pas remplacées, la quantité d’eau dans l’organisme diminue. Le volume plasmatique et le contenu extracellulaire en eau diminuent quand le liquide s’évapore en sueur, ce qui entraîne une augmentation de l’osmolalité plasmatique puisque la sueur est hypotonique par rapport au plasma. En d’autres mots, la sueur de l’organisme contient plus d’eau que d’électrolytes, comme le sodium et le chlore, ce qui fait que ces solutés osmotiquement actifs se concentrent dans le plasma sanguin. L’augmentation de pression osmotique du sang est proportionnelle à la réduction de contenu hydrique total (Panel ANREF 2005). Popowski et coll. (2001) ont montré dans des conditions bien contrôlées que l’osmolalité plasmatique augmente d’environ 5 mOsm/kg à chaque perte d'environ 2 % de la masse corporelle par sudation. Fait important à noter, ils ont également montré que l’osmolalité plasmatique revient à la normale pendant la réhydratation. Même si les études sur le terrain ne reflètent pas toujours cette relation, l’écart peut s’expliquer par des facteurs environnementaux parasites comme l’altitude (Francesconi et coll., 1987) ou par de légers changements dans le bilan hydrique (

Ces « étalons de référence » pour l’évaluation du bilan hydrique conviennent bien aux sciences du sport, à la médecine ou pour établir des critères de référence; toutefois, comme ils exigent un contrôle très serré de la méthode utilisée, des frais et une expertise analytiques considérables, ils ne sont pas pratiques pour le suivi quotidien du bilan hydrique pendant un entraînement ou une compétition. Pour pouvoir choisir un indicateur complexe de l’hydratation, voir Tableau 1.

Indicateurs simples

Concentration de l’urine. L’analyse d’urine est souvent utilisée en clinique pour distinguer un état normal d'un état pathologique. Les indicateurs urinaires de la déshydratation comprennent un volume d’urine peu élevé, une densité relative de l'urine élevée, une osmolalité urinaire élevée (UOsm) et une urine foncée (UCol). L’urine est une solution composée d’eau et de plusieurs autres substances dont la concentration augmente en fonction d’une réduction de volume urinaire, qui est quant à elle associée à la déshydratation. La production d’urine est d’environ 1 à 2 litres par jour, mais cette valeur peut être multipliée par 10 si une grande quantité de liquides sont consommés (Sawka et coll., 2005). La capacité de l'organisme de modifier largement le volume d’urine est le premier moyen permettant de réguler l’équilibre hydrique net quelles que soient la quantité de liquides consommée et les pertes liquidiques associées à d’autres mécanismes. S'il n’est pas vraiment pratique de mesurer tous les jours la quantité d'urine éliminée, il n'en reste pas moins que l’évaluation quantitative (densité relative de l'urine, UOsm) ou qualitative (UCol) de sa concentration est beaucoup plus simple. Pour distinguer l'euhydratation de la déshydratation, une technique fiable (Armstrong et coll., 1994; Bartok et coll., 2004; Shirreffs et Maughan, 1998) consiste à établir la concentration de l'urine, à partir de sa densité relative, de son volume (UOsm) ou de sa qualité (UCol) en fonction de valeurs limites bien définies.

Par contre, les analyses d’urine n’offrent qu’une piètre corrélation avec les « étalons de référence », comme l’osmolalité plasmatique, et ne réussissent pas à mesurer de façon fiable les variations de masse corporelle déjà établies correspondant à une déshydratation et à une réhydratation importantes (Kovacs et coll., 1999; Popowski et coll., 2001). Il semble que les variations d’osmolalité plasmatique, qui stimulent la régulation endocrinienne de la réabsorption d’eau et d’électrolytes par les reins, subissent un retard au niveau des reins quand il y a des changements importants dans le volume d’eau corporelle (Popowski et coll., 2001). Il est également probable que le contenu des boissons ait une incidence sur cette réaction. Shirreffs et Maughan (1996) ont montré que la consommation de grandes quantités de liquides dilués (hypotoniques) entraîne une production d’urine abondante bien avant d’atteindre l’euhydratation. Les mesures de concentration urinaire peuvent aussi être faussées par l’alimentation, ce qui pourrait expliquer les importantes différences dans l’osmolalité urinaire d'une culture à l'autre (Manz et Wentz, 2003). Toutefois, les facteurs parasites peuvent être minimisés et la fiabilité des mesures maximisée si les échantillons d’urine proviennent de la première miction du matin, après le jeûne d’une nuit (Armstrong et coll., 1994; Fischbach, 1992; Shirreffs et Maughan, 1998). Il est donc possible, pour faire la distinction entre euhydratation et déshydration, d'évaluer la densité relative, l’osmolalité et la couleur de l’urine du moment qu'il s'agit de la première urine du matin.

Masse corporelle La masse corporelle est une valeur souvent utilisée pour évaluer les changements rapides dans l'hydratation des athlètes, que ce soit en laboratoire ou sur le terrain. Les changements importants dans le taux d'hydratation sont établis en calculant la différence de masse corporelle avant et après l’exercice. Le degré de déshydratation s’exprime mieux en pourcentage de la masse corporelle de départ plutôt qu’en pourcentage du contenu hydrique total puisque cette dernière valeur peut grandement varier (Sawka et coll., 2005). Dans le cadre de cette technique, une perte de poids de 1 g équivaut en principe à une perte d’eau de 1 mL. Tant que seul le contenu hydrique total est concerné, ne pas tenir compte de la perte métabolique de carbone est la seule petite erreur de ce postulat (Cheuvront et coll., 2002). En effet, les variations importantes de masse corporelle (perte d’eau) servent souvent de référence, en laboratoire, pour comparer les autres indicateurs de bilan hydrique. Si, un contrôle adéquat des méthodes est assuré, les variations de masse corporelle peuvent permettre d'évaluer les importantes variations de contenu hydrique total avec plus de précision que les résultats obtenus à répétition en recourant à des méthodes de dilution (Gudivaka et coll., 1999).

Certaines données indiquent également que la masse corporelle peut représenter un indicateur physiologique suffisamment stable pour surveiller jour après jour l’équilibre hydrique, et même sur de plus longues périodes (1 à 2 semaines) pendant lesquelles des exercices intenses ont été faits et des changements importants constatés dans les fluides corporels (Cheuvront et coll., 2004; Leiper et coll., 2001). Les jeunes hommes en santé qui font de l’exercice tous les jours et par temps chaud peuvent maintenir une masse corporelle stable, mesurée le matin au réveil, à condition de faire un effort conscient pour remplacer les pertes d'eau par sudation lors de l’exercice (Cheuvront et coll., 2004). De même, la consommation de nourriture et de liquides compense les pertes d'eau par sudation dues à un exercice régulier, favorisant ainsi la stabilité de la masse corporelle (Leiper et coll., 2001). Sur de longues périodes, les changements dans la composition corporelle (masse maigre et grasse) associés à un déséquilibre énergétique chronique se manifestent aussi dans les changements de masse corporelle, une limite de cette méthode pour évaluer le bilan hydrique. De toute évidence, pour connaître le taux d’hydratation à long terme, si la stabilité de la masse corporelle évaluée le matin au réveil est utilisée comme indicateur de changement dans l’hydratation, une autre méthode d’évaluation du bilan hydrique (concentration de l’urine) devrait être utilisée afin de distinguer les pertes d’eau des pertes de masse brutes provenant des tissus.

Les indicateurs simples du taux d'hydratation devraient permettre aux athlètes ou aux entraîneurs de vérifier tous les jours le bilan hydrique de l'athlète. Des appareils relativement peu coûteux et faciles à utiliser, permettant de mesurer la densité relative de l'urine et sa conductivité, l'équivalent de l’osmolalité, sont offerts sur le marché (Bartok et coll., 2004, Shirreffs et Maughan, 1998). Un diagramme des couleurs de l’urine (Armstrong et coll., 1994) est aussi offert. Si la masse corporelle est mesurée une fois dévêtu, à peu près n’importe quelle balance permet de la vérifier; reste qu'il est préférable d’utiliser un pèse-personne en kilogrammes ou une balance de qualité médicale fabriquée selon les normes internationales de pesée. Le Tableau 1 indique les forces et les faiblesses des indicateurs simples pour connaître le taux d'hydratation.

 

Tableau 1. Tableau synoptique des méthodes d’évaluation du bilan hydrique

Méthode

Avantages

Inconvénients

Indicateurs complexes

Contenu hydrique total (dilution)

Précision, fiabilité (étalon de référence)

Complexe sur le plan analytique, coûteux, suppose une valeur de référence

Osmolalité plasmatique

Précision, fiabilité (étalon de référence)

Complexe sur le plan analytique, coûteuse, invasive

Indicateurs simples

Concentration de l’urine

Facilité, rapidité, permet le dépistage

Résultats aisément faussés, facteur temps important, fréquence et couleur subjectives

Masse corporelle

Facilité, rapidité, permet le dépistage

Résultats faussés avec le temps en raison des changements dans la composition corporelle

Autres indicateurs

Sang :

Volume plasmatique

Sodium plasmatique

Hormones du bilan hydrique

Aucun avantage par rapport à l’osmolalité (sauf pour le dépistage d'une hyponatrémie en fonction de la teneur du sang en sodium)

Complexe sur le plan analytique, coûteux, invasif, plusieurs facteurs parasites

Impédance bioélectrique

Facilité, rapidité

Exige une valeur de référence, plusieurs facteurs parasites

Salive

Facilité, rapidité

Très variable, indicateur non éprouvé, plusieurs facteurs parasites

Signes physiques

Facilité, rapidité

Trop général, subjectifs

Soif

Symptomatologie positive

Se développe trop tard et trop vite étanchée

 

Autres indicateurs

D’autres indicateurs d’hydratation ont aussi fait l'objet d'une analyse. Les limites de ces méthodes sont présentées dans le Tableau 1. Voici une brève description des possibilités qu'elles offrent.

Autres indicateurs sanguins. Les indicateurs sanguins d’hydratation autres que l’osmolalité sont le volume et le sodium plasmatiques, ainsi que les concentrations d’hormones du bilan hydrique dans le plasma. Dans des conditions bien définies (exercice, température, posture), la plupart des indicateurs mesurent les changements d’hydratation de façon fiable. Le volume plasmatique diminue proportionnellement au degré d’hydratation de l'athlète, mais ce changement est nettement moins important si l'athlète est acclimaté à la chaleur (Sawka et Coyle, 1999). Les variations dans le volume plasmatique peuvent être mesurées à partir des taux d’hémoglobine et d’hématocrite, mais mesurer ces taux exige un contrôle très serré de la posture, de la position du bras, de la température de la peau et d’autres facteurs (Sawka et Coyle, 1999). Les valeurs de sodium plasmatique permettent aussi de mesurer l’osmolalité puisque cette dernière se modifie surtout en fonction des variations de la teneur en sodium dans le sang (Costill, 1977); toutefois, il y a plus de fluctuations entre hydratation et sodium qu'entre hydratation et osmolalité (Bartok et coll., 2004; Senay, 1979). Les hormones de régulation des fluides corporels, comme l’arginine-vasopressine et l’aldostérone, réagissent de façon prévisible aux changements de volume dans les fluides corporels et l’osmolalité, mais, comme l’effet de ces hormones est facilement modifié par l’exercice et l’acclimatation à la chaleur (Francesconi et coll., 1983; Montain et coll., 1997), il faut utiliser des méthodes plus coûteuses et plus complexes pour pouvoir le mesurer. Tous les indicateurs plasmatiques permettant d'évaluer le bilan hydrique exigent un prélèvement sanguin, suivi d’une analyse qui présente plus ou moins de difficulté; toutefois, l’osmolalité plasmatique reste l’indicateur le plus simple, le plus précis et le plus fiable pour vérifier les changements dans le degré d’hydratation.

Impédance bioélectrique. L’analyse de l’impédance bioélectrique est une méthode non invasive permettant d'évaluer le contenu hydrique total. Dans ce cas, en se basant sur l'hypothèse selon laquelle la résistance du courant (impédance) varie inversement à la teneur en eau et en électrolytes des tissus, un courant de faible intensité électrique (fréquence simple ou multiple) passe dans des électrodes collées sur la peau. Les valeurs d'impédance bioélectrique correspondent bien aux valeurs de contenu hydrique total obtenues par dilution isotopique (O’Brien et coll., 2002) chez des sujets euhydratés lors de tests en laboratoire bien contrôlés. Même si l’analyse de l’impédance bioélectrique est suffisamment sensible pour déceler l’hypovolémie hypertonique, elle sous-estime de façon significative la perte absolue de liquides; de plus, cette méthode est affectée de façon indépendante par les changements dans le volume de fluides corporels et de pression osmotique effective (O’Brien et coll., 2002). La précision des mesures peut également être faussée en raison du déplacement des liquides organiques d'un compartiment intracellulaire ou extracellulaire à l'autre pendant l'exercice, de la transpiration, de la réhydratation et en raison d’autres facteurs associés au monde du sport, si bien que l’analyse de l’impédance bioélectrique ne permet pas d'évaluer correctement les changements dans le bilan hydrique (Panel ANREF 2005).

Salive et symptômes Contrairement à d'autres liquides organiques, la salive n'a pas fait l'objet d'autant d'études pour évaluer son potentiel comme indicateur du taux d'hydratation, même si l’osmolalité salivaire semble permettre de détecter les changements dans le bilan hydrique qui sont associés à la sudation. Toutefois, l'osmolalité salivaire associée aux changements dans le bilan hydrique varie un peu plus que l'osmolalité urinaire et beaucoup plus que l'osmolalité plasmatique (Walsh et coll., 2004). De grandes variations ont également été observées dans le débit salivaire (Walsh, 2004) et, comme tant d’autres, cette valeur ne montre pas de tendance évidente si la déshydratation est peu marquée (Ship et Fisher, 1999). La densité relative de la salive augmente à mesure que le corps se déshydrate, mais sa valeur varie beaucoup trop pour permettre une analyse quantitative (Panel ANREF 2005). Il est important de noter qu'aucune étude n’a porté sur les effets des aliments et des boissons couramment utilisés ni sur les effets des habitudes d’hygiène sur les indices de salive.

Les signes et les symptômes cliniques de déshydratation, comme les étourdissements, les maux de tête, la tachycardie et bien d’autres encore, sont beaucoup trop génériques pour avoir une valeur prédictive quelconque; par ailleurs, des symptômes plus graves, comme le délire ou la surdité, ne surviennent qu’à des degrés de déshydratation dépassant les valeurs fonctionnelles chez les athlètes qui s’entraînent. Même si la véritable soif ne se manifeste qu’après déshydratation et qu’elle est étanchée avant l’euhydratation (Panel ANREF 2005), elle reste un bon moyen pour rappeler à l'athlète qu'il a besoin de boire plus régulièrement avant, pendant et après l’exercice. Le Tableau 1 rappelle les limites associées à d’autres indicateurs permettant d'évaluer l’hydratation des athlètes, selon les circonstances.

RÉSUMÉ ET APPLICATIONS

Même si l'osmolalité plasmatique et le contenu hydrique total sont actuellement les meilleures méthodes pour évaluer dans une large mesure l'hydratation et les besoins liquidiques (Sawka et coll., 2005), il n’existe pour le moment aucun consensus quant à l’utilisation d’une méthode ou d’une autre, dans le monde du sport. Dans la plupart des cas, la masse corporelle mesurée le matin au réveil et une valeur de concentration urinaire (densité relative, UOsm ou UCol) dans la première urine du matin reste une façon simple d'évaluer l'hydratation tout en offrant suffisamment de sensibilité pour déceler d'importantes variations du bilan hydrique (> 2 % de masse corporelle) chez les athlètes qui s'entraînent ou qui participent à des compétitions. Pour mesurer d'importants changements dans l'hydratation avec plus de précision, comme en laboratoire, l’osmolalité plasmatique, la dilution isotopique et les changements abrupts de masse corporelle permettent d’obtenir des gradations plus fines, à condition d’utiliser les bonnes méthodes. Le Tableau 2 indique les seuils définis pour les indicateurs simples et complexes de l’hydratation recommandés dans la présente analyse afin d’aider à distinguer l’euhydratation de la déshydratation (Armstrong et coll., 1994; Bartok et coll., 2004; Casa et coll., 2000; Cheuvront et coll., 2004; Popowski et coll., 2001; Ritz, 1998; Panel DRI 2005; Senay, 1979; Shirreffs et Maughan, 1998). Le bilan hydrique peut être considéré comme adéquat quand les résultats de deux méthodes d’évaluation sont les mêmes et qu'ils respectent les seuils d’euhydratation.

Tableau 2. Seuils recommandés de l’indice de bilan hydrique

Méthode

d'évaluation

Applicabilité

par l’athlète

Limites

d’euhydratation acceptables

Variation du contenu hydrique total (l)

Faible

Osmolalité plasmatique (mOsm)

Moyenne

Densité relative de l'urine (g/ml)

Élevée

Osmolalité de l’urine (mOsm)

Élevée

Couleur de l’urine (#)

Élevée

Variation de la masse corporelle (kg)

Élevée

Le bilan hydrique peut être considéré comme adéquat quand les résultats de deux méthodes d’évaluation respectent les seuils d’euhydratation.

 

En fonction de notre analyse des documents publiés, nous proposons une approche encore plus simple pour les athlètes qui veulent vérifier leur hydratation de façon quotidienne. Cette approche est représentée à l’aide d’un outil permettant de l'établir, soit le diagramme de Venn (Figure 1). Il intègre trois indicateurs simples de l’hydratation, soit le poids, l’urine et la soif (PUS). Aucun des indicateurs ne suffit à lui seul à apporter des preuves suffisantes de déshydratation, mais les résultats combinés de deux indicateurs simples, mesurés par l'athlète lui-même, indiquent que la déshydratation est « probable ». La combinaison de trois indicateurs indique que la déshydratation est « très probable ». Pour plus de renseignements sur ce diagramme, voir le supplément de cet article « Sports Science Exchange ».

Avertissement. Les opinions ou les affirmations exprimées dans le présent document n’engagent que ses auteurs et ne doit pas être interprétées comme officielle ou comme reflétant le point de vue de l’Armée américaine ou du département américain de la Défense. Approuvé pour diffusion publique - distribution illimitée

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Sports Science Exchange 97

VOLUME 18 (2005) NUMBER 2

SUPPLEMENT

Hydration Assessment ofAthletes

"WUT" IS the Answer?

"WUT" is amemory device designed to simplify athlete self-monitoring of day-to-dayhydration status. The concept for "WUT" is based on sound scientificprinciples of hydration assessment, but purposely requires nothing more than a body-weightscale. If adherence to fluid intake recommendations does not remedy suspecteddehydration using "WUT," or more objective measurement outcomes, such as plasmaosmolality or urine osmolality, should be used to confirm dehydration.

W stands for "weight." Athletes should maintain a day-to-day stablebody weight when measured first thing in the morning so long as they have freeaccess to food and beverage and replace sweat lost during exercise inaccordance with recommended fluid intake recommendations. Day-to-day bodyweight losses in excess of 1% may be an indication of dehydration. This is a day-to-dayloss of 1 lb (0.45 kg) for an athlete who weighs 100 lb (45.5 kg), 2 lbs (0.91kg) for an athlete weighing 200 lb (91 kg), or 3 lbs (1.4 kg) for an athleteweighing 300 lb (136.4 kg). Combine body weight information with thirst orchanges in urine (see Venn Diagram) to be more certain.

U stands for "urine". It is normalto produce more urine when body water is high and less urine when body water islow. Therefore, urine volume is generally more related to body water orhydration level than to drinking pattern. So if sweat losses are high, lessurine may be produced despite normal or even increased fluid intakes. Lowurine production can cause it to be more concentrated and a darker color. Areduced daily urine frequency and darkening of urine color in a sample takenduring the first urination of the morning may be an indication of dehydration. Combine urine information with information on thirst or body weight (see VennDiagram) to be more certain.

T stands for "thirst". The absenceof thirst does NOT indicate the absence of dehydration. However, the presenceof thirst IS an indication of dehydration and the need to drink. Therefore, ifthirst is present, combine that with urine or body weight information (see VennDiagram) to be more certain.

Are you dehydrated? When two or more simple markers of dehydration are present, it is likely that you are dehydrated. If all three markers are present, dehydration is very likely.

 

 

SIMPLE TESTS TO DETERMINE IF YOU ARE DEHYDRATED

There arethree simple questions you can ask yourself to determine if you are dehydrated:

  • Am I thirsty?
  • Is my morningurine dark yellow?
  • Is my bodyweight this morning noticeably lower when compared to yesterday morning?

If theanswer to any one of these questions is "Yes," you may be dehydrated. If theanswer to any two of these questions is "Yes," it is likely that you aredehydrated. If the answer to all three of these questions is "Yes," it is verylikely that you are dehydrated.

Drinkingtoo little or too much during exercise can be dangerous to your health and canworsen your performance. Here are some tips to help you stay in fluid balance.

  • To determine howmuch fluid you lose or gain during training or competition, use a chart likethe one below to record your nude body weight to the nearest pound before andafter your workouts.
  • If you lost morethan 1% of your body weight, you drank too little during exercise; if yougained weight, you drank too much.
  • If you regularlylose more than 1% of your body weight, try to drink more during and after exerciseto keep your body weight stable.
  • Remember, it canbe dangerous to gain weight during exercise by drinking too much.

RECORD OF BODY WEIGHT, THIRST, AND URINE COLOR

Loss of >1% body weight or persistent thirst or dark urine indicates possible dehydration.
If any two of these indicators occurs, dehydration is likely.
If all three occur, dehydration is very likely.

Date

Nude Weight Yesterday Morning
(lb)

Nude Weight this Morning
(lb)

Weight Change
(lb)

Thirsty?
(Yes/No)

Dark Yellow Urine in Morning?
(Yes/No)

Your Comments

Example

1/1/2006

146

142

-4

Yes

Yes

- Very likely dehydrated

- Need to drink more during and after exercise